Histoire de l'origine des
Grappouillots sur une idée de Noëlie - CM2. |
Il y longtemps, très longtemps, dans la commune de
Charnay, petit village perché sur une colline au coeur des pierres dorées, vivait le
père Martin, un vieux vigneron. |
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Le père Martin possédait un petit vignoble que l'on
appelait au village "la Grappouille", nom qui témoignait de la méfiance qu'il
suscitait, comme si les quelques grappes de ce petit coin de Beaujolais avait été
entretenues par un pouilleux, une crapule, une fripouille. |
Il est vrai que l'on disait aussi,
depuis la nuit des temps, que la Grappouille cachait des êtres minuscules et malfaisants,
et qu'il suffisait de manger quelques grains de son raisin violet pour se retrouver
aussitôt ensorcelé. |
Or, un soir d'automne, dans ce passé très lointain,
une paysanne, sans doute étrangère au village, vint à passer dans la vigne du père
Martin. Elle ignorait probablement le maléfice et eut l'heureuse inconscience d'avaler
deux ou trois grains d'une grappe de raisin. |
La vilaine en fut immédiatement incommodée, au
point qu'elle dût trouver refuge chez l'habitant dans le village tout proche. On suppose
qu'elle resta alitée pendant plusieurs mois, prise de terribles fièvres entrecoupées de
fortes convulsions. Ce qui fit dire aux charnaysiens et charnaysiennes que la voleuse
était très justement punie de son méfait, qu'elle était ensorcelée et qu'elle
n'aurait jamais dû dérober des grains de raisin dans la vigne du père Martin.
Et un jour, à la surprise de tout le
monde, la sorcière accoucha d'un petit être qu'on appela "Grappouillot", comme
pour rappeler la production ensorcelée de la vigne du père Martin.
Les années passèrent et le
Grappouillot grandit.
Et, contre toute attente, le Grappouillot prouva peu à peu qu'il était très affectueux,
très gai et même très intelligent. Les Charnaysiens s'habituèrent à lui et finirent
par l'adopter, ainsi que sa maman. En définitive, ils arrivèrent à tant l'aimer qu'ils
comprirent que, pour avoir d'autres Grappouillots, il leur suffisait d'envoyer leurs
épouses dans la vigne du père Martin afin qu'elles grappillent quelques raisins. |
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Ainsi, naguère, tous les
automnes, non loin du village, vous pouviez voir des Charnaysiennes grappiller des
raisins. Et aujourd'hui encore, si vous montez sur la colline, au milieu des vignes et des
pierres dorées, vous rencontrerez sûrement quelques Grappouillots, rieurs et
bondissants, qui rendent la campagne Beaujolaise si plaisante aux étrangers qui viennent
la visiter. |
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